Dès septembre 2008, près de 400 postes disparaîtront en Seine-Saint-Denis : 370 dans les collèges et lycées. 47 classes seront fermées dans le premier degré et les dispositifs d'aides aux éléves en difficultés souffriront de fortes baisses de moyens. Dans chaque établissement c'est le même constat : une dotation horaire globale (DHG) amputée, de 1 à 10 postes mis à la trappe, avec pour conséquence un affaiblissement constant du taux d'encadrement et une montée en flèche des heures supplémentaires.
La situation d'un certain nombre de nos collèges est préoccupante, les phénomènes de violence y sont en voie de recrudescence, les résultats aux examens y sont inférieurs aux taux nationaux. Le gouvernement, en poursuivant une politique uniquement fondée sur la réduction des dépenses publiques (1 heure supplémentaire d'enseignement lui coûte par exemple 2,3 fois moins qu'1 heure de titulaire poste), ne semble pas se préoccuper des conséquences à venir.
L'argument de la baisse démographique, avancé par le ministre, n'est pas recevable. Il convient en effet tout d'abord de prendre conscience du caractère temporaire de cette baisse : dès la rentrée 2011, les préadolescents du baby-boom 2000 seront accueillis dans les collèges et pourtant le président Sarkozy a annoncé le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux jusqu'à la fin de son quiquennat. Par ailleurs, cette approche comptable n'est particulièrement pas pertinente dans notre département, au vu de la crise que connaît aujourd'hui notre système éducatif. C'est pourquoi l'Etat devrait plutôt profiter de ce répit démographique pour améliorer le taux d'encadrement, mettre en place de nouveaux projets éducatifs et ainsi favoriser de meilleures conditions d'enseignement.
Enfin, cette approche comptable du système éducatif va également à l'encontre des efforts des collectivités locales et particulièrement du Conseil général, pour la réussite scolaire et de bonnes conditions d'enseignement (constructions et rénovations de collèges, financement à 50% de la carte Imagin'R, instauration du quotient familial pour la restauration dans les collèges, équipement informatique pour les élèves de 6e). Le Conseil général fait de l'éducation une priorité et souhaite encore renforcer son investissement pour la réussite des jeunes de notre département, mais cela ne doit en aucun cas dédouaner l'Etat de ses responsabilités. Notre action doit être complémentaire et non alternative.
Les choix politiques lourds de conséquences effectués par le gouvernement ne font qu'accentuer la fracture sociale, d'ores et déjà alarmante dans notre département. Pourtant il n'y a pas de fatalité. Le gouvernement Fillon, s'il a tant besoin de réaliser des économies, doit revenir sur les 15 milliards d'Euros de cadeaux fiscaux fait l'été dernier aux contribuables les plus fortunés.
En ce sens, le Conseil général de la Seine-Saint-Denis demande à l'état de prendre la mesure de sa responsabilité et donc :
- d'organiser une table ronde réunissant l'ensemble de la communauté éducative et les pouvoirs publics afin de s'attaquer au défi de la réussite éducative dans notre département."