A l’issue d’un vote solennel qui
s’est tenu hier, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet
de loi de réforme des modes de scrutins locaux, dont j’étais le rapporteur au
nom de la Commission des lois. Ce vote conclut une semaine d’intenses débats
dans l’hémicycle qui auront au total nécessité l’organisation de huit séances
publiques, une trentaine d’heures de discussions et l’examen de près d’un
millier d’amendements.
Si l’intitulé de cette réforme
peut sembler « technique », elle représente cependant pas moins une
nouvelle étape pour la démocratie locale qui n’a pas manqué de susciter chez
les députés un intérêt prononcé, quelques inquiétudes, voire pour les plus
conservateurs une forme de rejet quasi épidermique.
A l’occasion des nombreuses interventions
que j’ai été amené à faire au cours des débats (dont vous pouvez retrouver les
principales sur mon site internet), je me suis attaché à défendre ce projet de
loi qui constitue une modernisation de la vie territoriale et démocratique de
notre pays. Au plan départemental d’abord, puisque le nouveau mode de scrutin
proposé pour l’élection des conseillers départementaux (en lieu et place des
conseillers généraux) permettra dès 2015 d’instaurer une parfaite parité au
sein des dernières Assemblées qui accusaient un grand retard, avec seulement
15,3 % de femmes élues. L’élection d’un
binôme homme/femme par canton sera aussi de nature à maintenir le lien étroit
qui existe entre l’élu du Département et ses concitoyens et qui convient
parfaitement aux missions de proximité et de solidarité dont il a la
responsabilité. Au plan communal ensuite, l’abaissement du seuil d’habitants
(établi à ce stade de la discussion à 500) à partir duquel s’applique dans les
villes le scrutin majoritaire de liste avec prime proportionnelle permettra là
aussi de féminiser davantage les conseils municipaux tout en apportant une plus
grande lisibilité démocratique pour les électeurs. Au plan intercommunal enfin,
le projet de loi prévoit la désignation des conseillers intercommunaux au
suffrage universel direct (par un système de fléchage sur les listes
communales) conférant ainsi une plus grande légitimité à des instances qui
occupent désormais une place importante dans notre paysage institutionnel.
Tout au long des débats, je me
suis efforcé d’être attentif et à l’écoute des préoccupations qui se sont exprimés
dans les rangs de l’opposition comme de la majorité. Si cela n’a pas permis de
remporter l’adhésion de tous les députés, je tiens toutefois à saluer l’esprit
de courtoisie dont chacun a su faire preuve durant la discussion et qui me
semble essentiel pour réconcilier les Français avec la politique.