lundi 5 avril 2010

Ce n'est pas moi qui le dit...


La parole des politiques est malheureusement trop souvent suspecte de ne pas être exempte de calculs. J'ai donc choisi aujourd'hui de reproduire l'éditorial du président général de ma mutuelle, paru dans le dernier numéro du magazine qu'il adresse à tous ses adhérents. Ce texte, intitulé "Le racket continue !" concerne tous ceux qui peuvent encore cotiser à une mutuelle pour couvrir les besoins de santé de leur famille, dans la France de Nicolas Sarkozy :


"La grippe A s'en est allée, plus discrètement qu'elle n'était venue...


Il faut aujourd'hui faire les comptes. La ministre, sollicitée par la fédération (ndlr, des mutuelles), a précisé qu'elle diminuerait, en cours d'année, après avoir pris le temps de consolider les données sur les commandes résiliées et les vaccins non utilisés, le taux de la contribution des complémentaires.


Elle en a profité pour évoquer la question du périmètre d'intervention de l'assurance maladie obligatoire, nous laissant entrevoir des remises en question douloureuses tant sur l'optique-dentaire que sur les affections de longue durée.


Quoi qu'il en soit, le compte n'y est pas et la Mutuelle nationale territoriale demande l'annulation pure et simple de ce prélèvement supplémentaire. Seuls les adhérents paieront dans leurs cotisations :


- les compensations que ne manqueront pas d'exiger les laboratoires pharmaceutiques dans le cadre des résiliations forcées de commandes par l'Etat, notamment pour les vaccins anti-grippaux;


- les dépenses afférentes aux acquisitions obligatoires de masques (ndlr, bientôt tous périmés) et de doses de solutions hydro-alcooliques (1,7 milliard de masques et plusieurs millions de doses sur le marché);


- les dépenses engagées dans des réunions diverses de personnel (hébergement, défraiement, déplacements, matériel de communication) afin de mettre en place les dispositifs de maintien de l'activité en cas de fermeture des locaux de travail.


Les transferts de charge sont aujourd'hui devenus un système de gestion pour l'Etat.


En 2011, la taxe sur les conventions d'assurance et, en 2012, la suppression de la taxe professionnelle, se traduiront pour la Mutuelle par une contribution supplémentaire de plus d'un million d'euros (la taxe professionnelle est remplacée par la cotisation territoriale ainsi que par une contribution complémentaire et par une taxe foncière sur les locaux occupés par les sections de la Mutuelle, ainsi que par le siège ou les centres dédiés).


En quelques années, c'est près de 3 millions d'euros qui auront ainsi été ponctionnés à la Mutuelle nationale territoriale sur le reste à vivre des ménages, sans aucune contrepartie.


Une remise à plat totale s'impose et aucun moyen ne doit être écarté pour l'obtenir."


Sans commentaire.

7 commentaires:

Towpypy a dit…

Bonjour M. Popelin.

J'attends avec impatience et beaucoup d'intérêt votre prochain article expliquant votre vote en faveur d'un budget en déséquilibre au Conseil général du 93, volontairement illégal et entraînant dans son sillage les habitants de tout un département...

Pascal Popelin a dit…

Je pense que votre attente a été satisfaite rapidement sur mon site. On y trouve notamment l'intégralité de l'intervention que j'ai faite lors de la séance du Conseil général consacré au vote du budget départemental.

Pascal Popelin

Brice Serrano a dit…

Très honnêtement, je garde du respect pour vous, pour l'homme. Mais votre fameuse intervention au Conseil général me consterne. A plus d'un titre.
Tout d'abord, cette histoire de budget voté en déséquilibre est, contrairement à ce que vous défendez, un simple coup médiatique. Et votre ami C. Bartolone est bien assez tordu pour vouloir entraîner tout un département dans sa fringale de communication. Au passage, je félicite l'ensemble des conseillers généraux pour s'être infusé les 5 pages de votre discours.
Ensuite, parce que je vois que vous avez si peu d'imagination et de cran que vous ne trouvez rien de mieux à faire que de vous planquer derrière "il duce", le chef, pour appliquer un plan de com' ridicule. Mais quelles convictions dans cette histoire ? Quel souci de l'intérêt général ? C'est vrai que j'attendais mieux d'un prétendant à la députation et au poste de maire de Livry-Gargan... A mon sens, vous avez agi comme un simple pantin (bon petit soldat, tout de même), sans personnalité. Autant je vous trouvais courageux par rapport à votre establishment politique au sujet du T4 (même si je pense qu'il faut aller bien plus loin que l'hypocrite "pas de T4 sur la RN3" affiché fièrement dans la ville), autant là, je vous trouve transparent.
Enfin, parce que je constate que ça ne vous gêne pas de compliquer la vie de vos concitoyens et administrés puisque les conséquences seront coûteuses pour chacun. Les impôts vont augmenter sur le 93, en s'ajoutant à la hausse d'impôts sur la commune, puisque votre équipe et vous êtes incapables de gérer la ville avec les ressources dont vous disposiez.
Mais au final je vous remercie, quelque part, car vous nous donnez de la matière, à nous, l'opposition, et sachez que la campagne a déjà commencé. Et il y a fort à parier qu'elle ne s'arrêtera pas.
J'interviens sur votre blog sous mon vrai nom à présent, car j'avais commencé il y a 2 ans pour m'amuser, en pensant que vous ne publieriez pas. Il est temps d'être plus sérieux. D'ailleurs, si je garde du respect pour vous, c'est justement parce que vous continuez de laisser s'exprimer des opinions divergentes, ce qui n'est pas si fréquent. Nous nous recroiserons bientôt.

Pascal Popelin a dit…

Cher Brice Serrano,

Vous êtes naturellement libre de vos opinions et il est logique que je publie vos commentaires. L'intérêt d'un blog, tel que je le conçois, c'est de permettre la confrontation, tant qu'elle demeure dans le respect de la bienséance, ce qui est votre cas. C'est d'ailleurs pour cela que je conserve cet espace, malgré un manque de temps évident à l'alimenter en articles aussi régulièrement que je le voudrais, l'essentiel de mon actualité se trouvant plutôt sur mon site.

Sur le fond, vous pouvez penser que la situation financière actuelle des collectivités territoriales ne résulte que de l'incapacité des élus de gauche à pratiquer une bonne gestion.

Il est un peu curieux qu'un responsable de l'UMP se permette de donner ce genre de leçons de gestion, quand on observe l'état de délabrement dans lesquelles votre parti a mis les finances de la Nation depuis huit ans, mais bon ! Ce doit être l'application de l'adage "Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais!". Je vous invite à comparer les résultats de votre majorité avec ceux de la dernière législature de la gauche (1997-2002) tant sur les déficits de l'Etat, que sur ceux des comptes sociaux, les résultats du commerce extérieur, le taux de chômage, etc. Les gestionnaires responsables ne sont pas où vous semblez les imaginer...

Vous pouvez aussi adopter une posture consistant à ignorer que tous les élus locaux, de droite comme de gauche, tout haut ou tout bas, hurlent à la mort pour dénoncer les choix du gouvernement que vous soutenez dans sa politique en direction des collectivités territoriales. Un exemple qui date de ce matin : nous venons enfin de recevoir la notification de la part de l'Etat de la dotation du fonds de solidarité des communes de la région Ile-de-France (FSRIF). Le 19 mai, alors que nous avions jusqu'au 15 avril pour voter les budgets ! Comme nous sommes prudents (et instruits malheureusement depuis 2002 sur le comportement du gouvernement) nous n'avons inscrit dans le budget primitif de la ville que le montant qui nous avait été alloué l'année dernière, sans même y appliquer l'inflation officielle. Eh bien nous avons été encore optimistes, puisqu'au lieu des 1 386 692 € reçus en 2009, la ville de Livry-Gargan ne percevra en 2010 que 1 286 145 €. Cela fait tout de même une baisse de 7,3% ! Ou si vous préférerez, l'équivalent d'un peu plus d'un demi point de fiscalité ! Il faudra donc, une fois encore, revoir nos recettes à la baisse en décision modificative. Sans doute en raison de notre "incapacité à gérer la ville", pour reprendre les termes que vous employez...

Vous pouvez aussi faire fi de l'opinion des citoyens lors du dernier scrutin (exprimée par leur vote ou par leur non vote), mais je ne suis pas certain que ce soit la meilleure solution pour vous...

Bien sincèrement,
Pascal Popelin

Brice Serrano a dit…

Je note tout d'abord que vous ne dites pas un mot sur le fait que ce vote résulte du plan de com' d'un politique mégalo en mal de notoriété. Je note également que vous ne répondez pas sur votre attitude suiviste du grand chef (notamment à travers votre intervention).
En revanche, je n'ai jamais affirmé que la situation financière actuelle des collectivités territoriales ne résulte que de l'incapacité des élus de gauche à pratiquer une bonne gestion. Ca va peut-être vous surprendre, mais je ne suis pas dans la guéguerre partisane gauche-droite, notamment parce que je pense que certains élus de gauche mènent une politique de droite et inversement (cf votre position et celle d'A. Calmat sur le T4).
Je vais également vous décevoir, je ne suis pas un responsable de l'UMP.
Par contre, je vous trouve d'extrême mauvaise foi quand vous parlez de "l'état de délabrement dans lesquelles votre parti a mis les finances de la Nation depuis huit ans". Si je comprends bien, les finances de la Nation étaient en parfait état en 86, 93 et 2002, et en état de délabrement en 88, 97 puis 2010, après le passage dévastateur au pouvoir de la droite bien sûr. Evidemment, on va oublier que fin 90, la conjoncture économique était plus que favorable, et que c'est actuellement la crise (même si M. le Maire et vous-même aimez à l'évoquer au moment de justifier les hausses d'impôts)... Passons.
Je n'ignore pas les hurlements (à la mort) des élus locaux. Mais je pense tout simplement que les conseils régionaux et généraux, notamment de l'IDF et du 93 constituent un gouffre financier improductif. Oui les élus hurlent, mais il y a forcément une part de déception de perdre des marges de manoeuvre, ce qui ne m'attriste pas plus que ça.
J'aurai à l'avenir l'occasion de développer votre "incapacité à gérer la ville".
Je terminerai en disant qu'il me semble que vous allez un peu vite en évoquant l'opinion des citoyens lors du dernier scrutin. Vous sous-entendez que le résultat est consécutif à la politique du gouvernement en matière de déficits et de "démantellement" des collectivités locales... La remontée du FN, notamment à Livry-Gargan, devrait pourtant vous alerter.

Pascal Popelin a dit…

Cher Brice Serrano,

Quelques éléments de réaction, rapides, à votre dernier message. Il m'est en effet impossible de reprendre point par point vos arguments pour les discuter, au moyen de ce forum. Mais, à n'en pas douter, nous continuerons de débattre, ici et ailleurs...

Vous qualifiez mon attitude lors du vote du budget du Conseil général de "suiviste". Libre à vous. Si vous voulez signifier par là que j'ai voté la proposition du président de l'Assemblée départementale, comme tous mes collègues du groupe socialiste et gauche citoyenne, je confirme cette information ! Mais avant que cette proposition ne soit soumise au vote, j'ai travaillé durant plusieurs mois, en tant que membre de l'exécutif et de la majorité départementale, à la préparation de ce budget. Je n'ai donc pas le sentiment d'avoir suivi, mais plutôt d'avoir agi, participé, influencé (parfois fortement) les choix qui ont été présentés. Quant au texte de mon intervention, je pense que vous vous doutez que je l'ai établi moi-même, comme toujours pour ce type d'exercice. Il reflète donc parfaitement ma pensée. Même lorsque j'étais un responsable national du Parti socialiste, je n'avais pas vraiment la réputation d'être un suiviste. Alors, depuis que j'ai fait le choix personnel de ne plus exercer aucune responsabilité dans l'appareil de mon Parti, je me sens encore plus libre de faire et de dire ce que je crois !

Sur le projet de débranchement du T4 vers Clichy-sous-Bois et Montfermeil, j'ai cru comprendre que vous considériez ma position et celle d'Alain Calmat comme plutôt de droite (sans qu'il me soit possible de savoir si, pour vous, il s'agissait d'un compliment !). Très sincèrement, je ne pense pas qu'être favorable à un itinéraire, plutôt qu'à un autre, soit de droite ou de gauche. Je me suis prononcé très clairement et depuis longtemps, en faveur du désenclavement efficace par les transports en commun du plateau de Clichy-Montfermeil et je n'ai pas changé d'avis. Ca, c'est un choix politique et il a toujours été porté par la gauche. Mais en tant qu'élu local et, si vous me le permettez, en tant qu'homme de terrain, je pense que les tracés qui restent en débat (le 3 et le 4) sont de mauvais tracés, sans doute techniquement impossibles. Si en dépit de contraintes techniques très lourdes, le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) s'obstinait dans cette voie, j'ai la conviction que ce serait un immense gâchis avec des conséquences lourdes pour notre ville et au-delà. Et je rappelle qu'il existait d'autres tracés proposés par le Stif, bien plus pertinents pour tout le monde. Ce n'est pas parce que mes arguments n'ont pas été entendus (à ce jour?) que je cesserai de les défendre, tout simplment parce que je pense que c'est l'intérêt général.

Sur le débat droite/gauche, je ne fais pas partie de ceux qui fonctionnent sur le mode binaire méchants/gentils. Je ne crois pas non plus que tout trouve une explication ou une solution dans l'affrontement politique. En revanche, je crois qu'il y a une vraie différence entre la droite et la gauche, ce que je considère comme sain, dans une démocratie.

Certes, la gauche au pouvoir n'a pas tout réussi par le passé. Mais si vous voulez vous amuser à comparer les résultats économiques, financiers et sociaux du gouvernement Jospin (1997-2002) avec ceux des gouvernements de droite qui ont pris la suite depuis, c'est quand vous voulez, chiffres en main ! Et nous pourrions aussi évoquer le laxisme budgétaire du tandem Balladur-Sarkozy entre 1993 et 1995, même si je vous concède que c'est maintenant un peu ancien.

Pascal Popelin a dit…

Un dernier mot sur les résultats éclectoraux. Je me garde toujours de vouloir en tirer des vérités définitives. D'ailleurs, avec à peu près le même score à l'unique tour des élections européennes, l'UMP a réussi à faire croire à une éclatante victoire, quand elle à subi la tourmente des commentaires sur une soi-disant débâcle après le premier tour des élections régionales. En revanche, il n'est pas inutile, lorsqu'on s'intéresse à la vie publique, d'essayer de comprendre ce que veulent exprimer les électeurs. Pour celà, il ne faut pas regarder seulement les pourcentages, mais surtout prendre en compte les voix. Qui est venu voter, qui ne l'a pas fait, comment le score des uns ou le score des autres (en voix) a-t-il été plus ou moins affecté par la participation... Livrez-vous à l'exercice, c'est instructif ! Et cela peut éviter quelques erreurs dans les conclusions que l'on en tire.

Bien sincèrement,
Pascal Popelin